Avis des médecins : les nouvelles technologies sont indispensables

Avis des médecins : les nouvelles technologies sont indispensables

L’humanité ne peut plus se défaire des nouvelles technologies. Elles se sont immiscées dans tous les domaines de notre quotidien et il nous sera difficile à présent de faire marche arrière.

Coeur artificiel créé par le professeur Carpentier
Illustration du coeur artificiel créé par le professeur Caprentier

 

A l’instar des énergies fossiles, les nouvelles technologies sont à la base d’un pan entier de notre civilisation : robotique, informatique, téléphonie, internet bref plus rien ne les arrêtera. Aujourd’hui même la médecine, la science du corps humain, notre santé dépend presque entièrement des nouvelles technologies. Une grande partie du matériel médical utilisé par les médecins sont conçus avec des nouvelles technologies et elles sont de plus en plus nécessaires pour les diagnostiques et les opérations.

En 2013, 46 ans après la première transplantation cardiaque réalisée en Afrique du Sud par le professeur Christian Barnard, on arrive au paroxysme de cette tendance en découvrant l’arrivée d’un cœur totalement artificiel. On connaissait déjà le Jarvik-7, ce cœur pneumatique à diaphragme réalisé par le docteur américain Robert Jarvik et implanté pour la première fois en 1982. Cet exploit a cependant été relayé au second plan par le français Alain Carpentier. Cocorico ! Ce chirurgien français de 81 ans est à l’origine d’un des progrès les plus impressionnants de la médecine contemporaine. Déjà auteur d’une innovation considérable à la fin des années 60, le français récidive. Il y a près de 60 ans, le jeune médecin inventait les valves cardiaques en tissus animaux. Inconsidéré à l’époque par les fabricants français, le vosgien vend sa création au laboratoire américain Edwards faisant ainsi leurs fortunes et la sienne. Aujourd’hui, cela fait bientôt 25 ans que le professeur planche sur ce projet de cœur totalement artificiel. Contrairement au Jarvik-7, le cœur de Carpentier fonctionne seul et dispose d’une autonomie de plusieurs années. On peut dire que le cardiologue mérite amplement la place de meilleur médecin dans la catégorie des Médecins Stars de Les-Bons-Choix-Santé.fr

Carpentier et Latrémouille, professeurs à l'origine de la première transplantation de coeur artificiel
Le professeur Carpentier manipulant son oeuvre (en haut à gauche) et le docteur Latrémouille, chirurgien lors de la première transplantation cardiaque (en bas à droite). On voit également différents plans du coeur artificiel de Carmat

Les transplantations de cœurs artificiels existaient déjà avant l’arrivée du cœur du professeur Carpentier. Depuis une dizaine d’année, les médecins effectuent régulièrement des greffes de cœur temporaires en attendant un greffon cardiaque d’un donneur saint. Les américains ont également tenté l’expérience en 2001. Le patient qui a subit cette opération a vécu 152 jours, une première étape était franchie mais il restait encore de gros progrès à faire. L’avis des médecins quant aux transplantations artificielles est assez sceptique même après l’opération menée par Alain Carpentier.

Le meilleur médecin français fait une démonstration internationale

Photo du professeur Alain Carpentier, créateur du coeur artificiel
Photographie du professeur Alain Carpentier, un des meilleurs médecin français à l’heure actuelle.

Aujourd’hui, Carmat, la société créée par le professeur Carpentier dans le but de mener à bien le projet, propose un cœur bioprothétique (utilisant des tissus biologiques évitant la création de caillots de sang) de qualité. Le cœur utilisé lors de la première implantation de la société le 18 décembre, soit exactement 46 ans et 15 jours après l’opération du docteur Barnard, a été à la hauteur des espérances. Le cœur a été greffé à un homme de 75 ans en fin de vie. Les spécialistes prédisent une espérance de vie de 5 ans au jeune convalescent.

Cette transplantation historique a été relayée dans le monde entier. Le président français a d’ailleurs chaudement félicité le cardiologue, en son nom et celui des français. Carmat, cotée en bourse, a d’ailleurs vu son action montée en flèche. La veille de l’opération, l’action était évaluée à 103,39€ ; le 23 décembre, elle atteignait les 112 euros. Une semaine plus tard, elle culminait à un peu moins de 119€ – 20% en deux semaines. Aujourd’hui l’action est redescendue au niveau de départ. L’explication est assez simple. Les investisseurs, optimistes au départ ne sont finalement pas sûrs du résultat final. Le cœur coûte plusieurs centaines de milliers de dollars et une opération plusieurs millions. N’ayant pas encore l’assurance de la viabilité de l’organe artificiel, ils attendent de voir. Le cours est donc indirectement indexé sur la vie du premier patient du professeur Carpentier. Il va falloir attendre le bilan de la première année après la transplantation et les prochaines opérations pour rassurer les investisseurs et voir le cours de ce petit bijou français remonter dans l’estime des financiers.

L’avis des médecins en accord avec les industriels

En attendant que ce trésor d’innovation à la française regagne du terrain en bourse, il est largement soutenu par les pontes de l’industrie française, qui ont appris leur leçon et ne réitèreront pas leur erreur sur les valves artificiels. Dès la fin des années 80, Jean-Luc Lagardère, père d’Arnaud Lagardère, dirige Matra (actuel EADS) et décide de fournir un soutien important au cardiologue. Le patron d’industrie propose une équipe à la pointe au professeur. Commencent alors plusieurs dizaines d’années de recherches. En 2003, lorsque Jean-Luc Lagardère décède EADS poursuit son soutien inconditionnel au pionnier de la transplantation cardiaque artificiel. 5 an plus tard, ils créent en partenariat Carmat, contraction de du nom du professeur et de Matra (ancien nom d’EADS). Aujourd’hui encore, Carmat fonctionne principalement grâce au soutien d’EADS.

La première étape a été franchie avec succès mais le chemin vers la consécration reste long. Il va encore falloir plusieurs années de tests avant de démocratiser le fameux cœur artificiel au niveau international. Cependant, les signes sont encourageants. Le premier patient présente des constantes vitales stables et aucun signe de rejet de greffon n’est apparu. La prochaine étape consiste à renvoyer les patients à leurs domiciles afin de vérifier l’adaptabilité du mécanisme dans un environnement normal. L’entreprise doit également poursuivre les opérations et suivre les patients sur le long terme afin d’être sûr de la stabilité de l’organe artificiel.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le cœur Made in France attend maintenant le marquage CE (Communauté Européenne) garant de qualité et synonyme d’autorisation de la commercialisation du produit. Le cœur artificiel Carmat devrait être commercialisé à un coût inférieur ou égal à celui actuellement pratiqué dans le secteur des transplantations cardiaques. Une fois que le processus sera validé et que les résultats des tests sur les patients reviendront, Carmat devrait parvenir à sortir la tête de l’eau et à rentabiliser les 30 ans de recherches. EADS est donc sur le point d’avoir un retour sur investissement et multiplier sa mise de 100 millions d’euros pas un facteur plus qu’intéressant.

La société de Carpentier a déjà prévu 3 implantations supplémentaires dans les prochaines semaines. Les comités responsables de la surveillance des patients sont encore en phase de sélection des patients. En ce qui concerne le premier patient transplanté, les médecins tenterons bientôt de le mettre en position assise puis de le faire marcher. « L’objectif, c’est qu’il ait une vie normale » rappelait le professeur Latrémouille, qui a participé à l’intervention chirurgicale. L’avis du médecin reste modéré quant aux délais. Il va en effet falloir un certain temps avant de pouvoir remettre le patient sur pied et le voir reprendre une vie normale.