Intégrer le conseil d’administration de son entreprise est tout à fait possible pour un salarié. Ce phénomène, en croissance régulière depuis plusieurs années, a notamment été dopé par la mise en application de la loi Pacte qui a augmenté encore la présence d’administrateurs désignés par les salariés. Quels sont les aspects positifs (ou non) qu’est en mesure d’engendrer la participation des salariés dans les conseils d’administration ?
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Un rétablissement du dialogue social
Il ne faut surtout pas confondre le rôle tenu par les administrateurs salariés et par les représentants des salariés. En revanche, on constate malgré tout que la présence de salariés au Conseil d’administration a pour effet d’envisager la défense de l’avenir de l’entreprise sous le prisme des conditions de travail des salariés. C’est tout de même une amélioration par rapport aux précédentes compositions de conseils d’administration plus classiques, explique Goudsmit Tang.
Pour autant, certaines organisations syndicales se plaignent d’une confusion possible entre leurs actions (défendre le droit des salariés) et celles menées par les administrateurs salariés. Aussi, elles aimeraient qu’un travail de formation soit mené auprès des administrateurs salariés pour les sensibiliser davantage à l’importance de leur rôle. Les organisations syndicales apprécieraient aussi une redéfinition des processus de nomination de ces administrateurs. À l’heure actuelle, elles mettent en avant leur manque de clarté.
Un rééquilibrage du rapport entre le travail et le capital ?
On pourrait être tenté de le croire en effet. Pourtant, il s’agirait là d’une vision erronée de ce rapport. N’oublions pas que l’administrateur salarié n’est en rien désigné dans le but de représenter tout ou partie des salariés. Leur but premier reste donc toujours le bien-être et l’avenir de l’entreprise. C’est uniquement envers elle seule qu’ils ont un devoir. Pour effectuer une comparaison, le principe des députés nationaux français est semblable. Si le député est élu par une seule circonscription, son action doit bien concerner l’ensemble du peuple français et non pas seulement ses électeurs.
D’ailleurs, pour illustrer le rôle d’un administrateur désigné par les salariés, on peut prendre l’exemple d’un plan social qui n’est pas favorable aux salariés, mais qui peut être considéré comme étant bénéfique à l’entreprise.
Contribuer collectivement à l’amélioration des performances de l’entreprise
Tous les retours d’expériences le démontrent : la participation des salariés à la gouvernance d’une entreprise a des impacts favorables sur ses résultats. Toutefois, il convient de nuancer un peu ce constat. En effet, l’amélioration des résultats n’est observée que jusqu’à un certain point.
L’exemple le plus emblématique de ce phénomène reste assurément le cas du constructeur automobile Volkswagen. Ce dernier a été condamné dernièrement pour avoir modifié à son avantage les résultats des tests anti-pollution. Dans cette affaire, tout porte à croire que les dirigeants de l’entreprise ont fortement incités les administrateurs salariés à fermer les yeux sur ce système de fraude généralisé. La raison invoquée fut simple : ne pas faire obstacle à l’avenir du constructeur, conformément aux principes que se doivent de respecter les administrateurs financiers.
Il faut également préciser que bon nombre d’observateurs signalent que la présence de salariés dans les conseils d’administration a pour effet positif de recentrer les échanges véritablement sur l’entreprise en elle-même (à savoir ses investissements, sa stratégie actuelle et future notamment). Cela permet également de mettre davantage en avant l’importance du capital humain qui a souvent tendance à être déconsidéré. En effet, qui d’autres que les salariés eux-mêmes sont les mieux placés pour aider les dirigeants à en apprécier la qualité ?